3 Septembre 2010
La pratique spirituelle des prêtres et des nobles
© Copyright, Alexandre Boulet, tous droits réservés, 2010
Les géantes moaï s’inscrivent dans les croyances des Rapanouis, mais d’autres existent. Les prêtres pratiquaient un culte polythéiste et ils représentaient leurs dieux sous forme de statues. La plus extraordinaire d’entre elles servait d’idole lors d’une cérémonie mystique. Outre les statuettes, une forme d’écriture, réservée à certains nobles, donnait le pouvoir de formuler des incantations magiques.
Les chercheurs ignorent la raison pour laquelle la majorité des 850 moaïs construite entre le 10e siècle et le 17e siècle — avec un sommet entre le 14e et 15e — furent érigés avec le visage tourné vers l’île, dos contre la mer. Certains croient que les Rapanouis les employaient comme bouclier énergétique contre les envahisseurs. Seul un petit groupe de sculptures alignées en ligne droite porte leurs regards vers la mer. Les experts mentionnent qu’ils étaient utilisés à l’exercice de leurs rituels religieux.
Les moaïs étaient donc des symboles religieux importants. Alors, pourquoi le peuple ne releva-t-il jamais celles qui étaient tombées? Se serait-il révolté au point d’en être les coupables? Des envahisseurs auraient-ils désiré détruire leur culte? Non, car plusieurs restent encore debout. Les raisons avancées dans l’exposition invoquent une possible guerre entre tribus. Elle consistait en la chute des moaïs de l’adversaire pour le déstabiliser et le déshonorer. De nos jours, nous avons l’impression que les Rapanouis formaient un peuple uni ayant construit ces immenses sculptures, dont certaines tombèrent, parmi la multitude qui peuple l’île. Mais l’idée que ces dernières aient appartenu à diverses tribus ayant vécu des conflits qui entrainèrent la chute de certaines de leurs sculptures respective amène une vision nouvelle et une possible explication.
La création des statues mâles et femelles
En rêve, le roi Tu’u Ko ihu aperçut, lors de son sommeil, deux esprits qui n’avaient que des côtes. Kavakava, un troisième esprit les accompagnant cria aux deux autres : « Réveillez-vous! Le roi a vu vos côtes! » Ces derniers rattrapèrent le roi et l’interrogèrent à trois reprises : « Que sais-tu? » Par trois fois, le roi ne répondit :
« Rien » (sinon les esprits l’auraient tué) en se réveillant, le roi sculpta dans des morceaux de toromiro, l’image des esprits qu’il avait rencontrée en rêve.
Statue féminine en gros et statue masculine à droite.
La suite lundi prochain le 6 septembre...