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Créatif - Rédacteur professionnel - infographie - web et jeux vidéos Portfolio web de Alexandre Boulet Lieu : Montréal, Québec

Exposition : Au temps où le livre français était « Belge »

La contrefaçon au XIXe siècle

exposition, musée

© Copyright, Alexandre Boulet, tous droits réservé 2010

 

Bibliothèque et archives nationales du Québec, BAnQ, a conçu une

nouvelle exposition gratuite qui bat son plein du 13 avril au 28 novembre

2010. L’exposition passe en revue l’historique de la contrefaçon de la

littérature française par les Belges qui désiraient une littérature bon

marché. Elle explique les bons et les mauvais côtés et la manière qu’elle

a favorisé l’émergence de la littérature française dans le Québec du XIXe

siècle.

 

J’ai adoré l’exposition sur la naissance des éditeurs québécois durant la

Deuxième Guerre mondiale. C'est pourquoi je me suis dirigé avec hâte et une

certaine effervescence à cette nouvelle exposition. Arrivé à la bibliothèque, je

me rends au fond du premier étage où se trouve une vaste pièce close et

protégée; me voilà rendu à la Collection nationale. Je rentre et je vais porter

mon manteau et mon sac dans le vestiaire prévu à cette fin; je suis prêt pour

l’exposition. Je m’attendais à une grande exposition comme cette dernière sur

les éditeurs québécois et l’effort de guerre. J’ai été déçu en m’apercevant

qu’elle n’avait pas la même envergure. Elle était même plutôt petite. Petite,

mais riche en information.

 

Au début des années 1814, la contrefaçon est légale et même pratique

courante, car la loi ne protège pas les auteurs et les éditeurs à l’extérieur des

frontières de leur pays. Les Belges profitent de cette situation et reproduisent

les livres français pour leur propre marché et le marché hollandais. Guillaume

1er réalise que ce marché constitue une bonne manière de renflouer ses

coffres. Il encourage donc l’exportation de ces livres à travers l’Europe. Le

monde littéraire français s’insurge contre cette pratique vicieuse. Dans ses

heures les plus sombres, on peut lire un texte provenant de « La revue de

Paris » qui s’attaque avec véhémence à cette pratique. Voici l’extrait tiré de la

revue que l’exposition met en lumière. « Ce peuple à l’affût de toutes les

nouveautés parisiennes qu’il imprime à vil prix sur du papier à sucre avec des

fautes sans nombre, ce peuple qui est la ruine matérielle de notre littérature ».

 

En 1845, la contrefaçon commence son déclin. Les éditeurs belges pullulent à

cause du faible coût de la production de tels livres. Ils se livrent alors, à une

concurrence commerciale malicieuse allant jusqu'à vendre leurs livres en deçà

du prix coutant. Les libraires français en profitent pour enfoncer le clou dans le

cercueil et vendent leurs propres livres au même prix que les éditeurs belges.

Au lieu des clients, c’est la faillite qui frappe maintenant aux portes des libraires

belges. La Belgique assiste à une véritable autodestruction de leurs éditeurs

avec les libraires français jouant les bourreaux. Mais la raison principale de

leurs déclins est idéologique avant d’être économique. Le peuple belge devint

dégouté de cette pratique qu’ils considéraient comme immorale et illégale en

plus de nuire à l’éclosion d’une littérature qui leur serait propre.

 

Même si la contrefaçon n’est pas acceptable dans son sens moral, du bon en

est sorti. Elle a permis la propagation de la littérature française à travers le

monde. De plus, elle apporta au Québec une littérature que la colonie ne

pouvait pas s’offrir. Malgré la censure imposée par le clergé et les autorités

ecclésiastiques, ces livres ont trouvé preneur. C’est grâce au travail

d’importateurs courageux comme Raymond Fabre ou Octave Crémazie Rolland

et au seul libraire assez courageux pour les vendre, John McCoy. Ils appelaient

ces commerçants, les passeurs. On peut regarder certains de ces livres

contrefaits lors de l’exposition.      

 

Cliquez ici pour savoir où se trouve la bibliothèque.       

Pour tous les intéressés, veuillez noter qu'une conférence a lieu le mardi 20 avril sur le sujet. Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site de la BAnQ.

 

 

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