18 Octobre 2010
Un reflet singulier de la société québécoise (partie 2/2)
© Copyright, Alexandre Boulet, tous droits réservés, 2010
Voici la suite de mon article en deux parties sur le cinéma d’auteur. La première partie se trouve ici. Aujourd’hui, j’aborde l’apport du cinéma d’auteur à son public et à son industrie.
Sans être d’énormes succès financiers (même si c’est possible), les films d’auteur contribuent au rayonnement de notre cinéma par leurs déploiements à travers divers festivals locaux et internationaux. Ils transpercent les barrières nationales pour transmettre un message vecteur de changement de mentalité ou pour révéler une situation particulière. Les cinéphiles s’identifient au message porté et des liens solides, tissés par les émotions partagées, se forment.
Le cinéma d’auteur est né du documentaire. Il conserve donc son intention de nous enseigner la vie, mais, cette fois-ci à travers une histoire fictive (ou basé sur des faits réels) inventée par l’imaginaire du cinéaste. Les films d’auteur sortent des sentiers battus, ils se veulent revendicateurs, dénonciateurs d’injustice (Incendie) ou désireux d’explorer l’état d’esprit de personnages troublants(10½). D’autres désirent témoigner d’une période transformatrice dans la vie d’un pays, d’une nation ou d’un groupe d’individus (Curling, Le baiser du barbu ou l’enfant prodige).
Plusieurs sentiers, un même but : montrer la réalité d’une portion d’humanité. Le public qui se sent concerné par le message véhiculé profite de l’occasion pour assister au film qui communique, en leur nom, une situation qu’ils vivent — ont vécu — ou connaissent. Devant l’expression d’une réalité commune, une affection puissante pour le cinéaste en ressort. Cette affection a intérêt à être fortifiée par la production de nouvelles créations de ce dernier; mais souvent, leurs idées restent dans le tiroir, faute de subventions. Ces films, réalisés pour exprimer une réalité qui peut déranger, ont de la difficulté à intéresser l’ensemble des Québécois; donc à générer de généreuses recettes au box-office. C’est le rôle du cinéma populaire, du cinéma commercial (on y reviendra).
À défaut d’être populaire, ils sont omniprésents
Le cinéma d’auteur revêt un caractère beaucoup plus universel que le cinéma populaire par le message qu’il porte en son sein. Son créateur l’amène à voyager dans divers festivals de films. L’aspect nomade de la présentation des films d’auteur, qui amène son créateur à le présenter dans divers festivals de films, contribue à la diffusion du talent des cinéastes québécois à travers le monde. Lorsque l’industrie cinématographique et ses institutions reconnaîtront l’apport du cinéma d’auteur comme le rayonnement de notre culture à l’étranger et comme source incroyable d’avancement humain et social, il recevra des subventions plus adéquates. Mais ils doivent d’abord posséder de l’argent pour survivre, cet appui est desservi par le cinéma grand public.
Source : Coffret DVD Cinéma Québécois.